« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

Du 5 au 10 décembre 2006

Lieux divers : Salle de la Mounède / Zénith de Toulouse

 

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Programmation du festival

  • Débat Rencontre « Sud Ouest Porte des Outre Mers » A quoi sert de parler du passé ? L’engouement pour le travail sur l’histoire de l’immigration ne contribue-t-il pas à faire passer les questions politiques au second plan ?

Avec Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Didier Lapeyronnie, Olivier Noël, Jean-Claude Tchicaya, Laure Teulières

  • Colloque/ débat Conseil Régional Midi Pyrénées

Mémoires de la colonisation, Histoire des outre-mers

Avec : Pascal Blanchard, Laure Teulières, Salah Amokrane, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Nourredine Boubaker, Jérôme Cathala, Éric Deroo, Philippe Guionie, Didier Lapeyronnie, Alem Surrre-Garcia, Jean-Claude Tchicaya, Patrick Veglia et Mohamed Zendjebil

 

Mémoires de l’immigration, Culture des Suds

Avec : Nicolas Bancel et Salah Amokrane, Frédéric Callens, Hafid EL Alaoui, Driss EL Yazami, Philippe Étienne, Mokhtar Kachour, Yann LE Formal, Rachid Mendjeli, Olivier Noël, Ramiro Pereira, Claude Sicre et Laure Teulières.

  • Débat Rencontre « Luttes des travailleurs immigrés, l’expérience de l’autonomie et relations avec les syndicats »

Restituer ce patrimoine de luttes à partir d’expériences et d’analyse, mais aussi s’interroger au présent, sans analogie excessive, sur la pertinence de l’autonomie politique comme instrument de lutte. Enjeux politiques, de la transmission d’une histoire politique, sociale, culturelle des banlieues et de l’histoire de l’immigration largement méconnue par les plus jeunes mais aussi par une grande partie de la société. Nécessité de démonter la vision de la première génération de l’immigration comme docile et silencieuse.

Avec : Khemissi Djataou (militant du Mouvement des Travailleurs Arabes), Abdellali Hajjat (chercheur et militant de l’histoire de l’immigration), Laure Pitti (historienne)

  • Débat Rencontre « Participation et rôle des femmes dans les luttes pour l’égalité et contre le racisme »

Expériences et analyses, témoigner des héritages pour les plus jeunes mais aussi s’interroger entre instrumentalisation des questions de genre pour stigmatiser les habitants des quartiers. Nécessité d’être au clair sur nos insuffisances et nos limites dans la prise en compte de ces questions pour agir et intervenir politiquement et publiquement.

Avec Alima Boumediene-Thiery (sénatrice), Salih Mara (militante), Adjera Lakehal (militante), Sakina Bakha (miltante), Christelle Taraud (historienne)

  • Débat Rencontre autour des chansons de l’immigration

S’intéresser à l’esthétique de ces expériences artistiques, c’est également le fait de s’écarter un peu d’une représentation de la vieillesse dans l’immigration toujours envisagée sous l’angle social comme si ces personnes n’avaient pas produit elles aussi des pratiques culturelles. En croisant ce thème avec celui de la mémoire et de l’histoire des luttes, alors on entreprend un bouleversement des représentations à l’œuvre sur la première génération de l’immigration. Il s’agit d’en finir avec « le silence des pères ».

Avec : Mohand Haddar, Rabah Mezouane, Mustapha Amokrane, Chaba Azem

DIAM’S : Rap’n’Soul – Rap

AZARIF et ses invités : Chansons de l’immigration

SLAM BATTLE (Toulouse VS Paris)

MICRO OUVERT SLAM SESSION BATTLE SLAM (Tournoi par équipes)

ROUND 1 : SUJET LIBRE

ROUND 2 : FIGURE IMPOSEE SUR PLACE INVITES : D’DE KABAL, UCOC, FELIX J, DROOPEE ET TECHA, LYOR, YO, DELPHINE II CAR CRASH DRUM : TONY MARCOS DJ SET : MC CLEAN

RACHID TAHA : Diwan 2, nouvel album, sortie le 16 octobre Rachid y revisite quelques uns des grands noms de la chanson arabe.

Soirée MIX NEW BLED SOUND

MINISTERE DES AFFAIRES POPULAIRES
KENY ARKANA
GUS
MALICK
STEROTYPES
KRYSALID
« Trésors de Scopitones » Anaïs Prosaïc et Michèle Collery. Dum Dum Films / Canal+. Documentaire 1999.
Origines Contrôlées repose sur le principe général qui est de traiter des questions très actuelles, de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, en les éclairant de la compréhension des phénomènes historiques et de se saisir de l’enjeu éminemment politiques que représente l’histoire de l’immigration. Dans la démarche de ce festival, il ne s’agit pas de faire œuvre d’historien, d’écrire l’histoire, mais de penser la mémoire de l’immigration comme une question politique, sociale, culturelle en elle-même. L’intérêt de l’action culturelle est de renforcer la dimension vivante du travail sur la mémoire (par rapport à la commémoration). La question de la transmission est également centrale. Avec ses trois premières éditions (2004/2005/2006) le festival Origines Contrôlées s’inscrit dans le paysage culturel toulousain et national. Cet événement qui croise dans sa programmation, débats, rencontres et expressions artistiques, invite le public à s’interroger sur les rapports de la société française à l’immigration à celles et ceux qui en sont issus. Cette année, compte tenu de l’actualité politique, il nous a paru important de s’engager sur les thèmes des luttes, et de l’expression collective des immigrés eux-mêmes. Pour ce qui est de la programmation artistique, plus que jamais il s’agit pour nous, de faire le lien entre des formes artistiques qui conjuguent les héritages au présent.

Bilan de l’édition

Depuis trois ans maintenant qu’existe le festival « Origines Contrôlées », la place faite aux questions de mémoire et d’histoire de l’immigration a considérablement évolué, que ce soit au plan national ou local. En quelques années, le nombre de projets, ayant trait à ces questions, a aussi beaucoup augmenté. Ces constats d’évidence imposent la réflexion à avoir sur le sens et sur le rôle de projets comme « Origines Contrôlées ». C’est à l’appui de cet état d’esprit que nous tentons de tirer le bilan du festival lui-même, mais aussi de la dynamique autour du projet.

Après ces trois éditions, la manifestation, est devenue un rendez-vous original, carrefour d’attentes du public dans sa diversité. En effet, les thèmes de l’histoire et de la mémoire au service de la lutte contre les discriminations, concernent l’ensemble de la société française.

Ainsi les temps de rencontres/débats ont particulièrement mobilisé les réseaux d’acteurs, ou personnes ressources dans les quartiers populaires, mais aussi les acteurs culturels, ou institutionnels. Concernant les objectifs de sensibilisation grand public fixés depuis la première édition du festival, l’affluence aux débats, la demande concernant la revue qui accompagne le festival, ou le nombre de visites sur le site Internet du festival, témoigne de la progression.

La programmation artistique, elle, était pluridisciplinaire, avec un moment fort en direction des plus jeunes (Diam’s au Zénith), mais aussi avec l’aboutissement du travail effectué tout au long de l’année avec la DRAC pour identifier les acteurs des pratiques culturelles émergentes (slam et HIP-HOP). Dans cette édition, nous avons également poursuivi le travail pour révéler la richesse du patrimoine culturel et des expressions culturelles dans l’immigration avec « les chansons de l’immigration ». Au total, le public accueilli était issu non seulement de différentes origines sociales ou culturelles, mais aussi de différentes tranches d’âge.

Sur le contenu des débats, nous avions mis l’accent sur la question des représentations dont sont l’objet, les premières générations de l’immigration, qu’elles soient le fait de la société, ou des générations suivantes. Le choix de traiter des expressions culturelles, ou des mobilisations collectives dans les années 1960/1980, a permis d’entamer un travail autour de la nécessité de renverser les regards sur cette immigration, travail qui apparaît comme une condition importante pour restaurer l’image de soi au sein même des quartiers, mais également pour transformer le regard de l’autre.

C’est pourquoi une des orientations pour la suite, est de favoriser et de mieux valoriser les expériences historiques qui illustrent le foisonnement social, politique et culturel des quartiers populaires, et de l’immigration.

En effet, certains discours véhiculent une vision misérabiliste des quartiers populaires et de l’immigration selon laquelle ils n’auraient pas d’histoire et leurs habitants, qu’ils soient issus de l’immigration ou non, seraient issus de générations « spontanées ». En règle générale, ils sont perçus de manière négative par l’opinion publique qui y voit le lieu de concentration de tous les problèmes de la société : insécurité, délinquance, etc…

S’il ne faut pas nier les problèmes que subissent les habitant-e-s des quartiers populaires, ceux-ci sont les héritiers d’une longue histoire riche d’expériences sociales et de mobilisations pour l’amélioration de leur condition d’existence.

Ils ont été, et sont encore aujourd’hui, le laboratoire où s’expérimentent les conditions du vivre-ensemble d’une société multiculturelle. Tous les lieux collectifs présents dans les quartiers (halls d’immeuble, les locaux associatifs, les centres sociaux, gymnases, etc.) sont autant de lieux où se nouent des solidarités et des résistances actives.

Un des objectifs est de promouvoir toutes les expériences historiques qui illustrent le foisonnement social et politique des quartiers populaires, en portant une attention particulière aux luttes menées, qu’il s’agisse des luttes pour la résorption des bidonvilles et cités de transit, des grèves de loyer des foyers Sonacotra, des marches pour l’égalité et contre le racisme, ou des luttes autour de la rénovation urbaine. Souvent méconnue des jeunes générations, cette histoire gagne à être transmis pour une meilleure compréhension de la réalité actuelle et pour construire un avenir commun.

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