« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

Je ne pouvais pas enseigner le droit public sous la botte d’une dictature qui déforme et éradique les principes mêmes sur lesquels repose la vie de l’État.

Silvio Trentin

Silvio TRENTIN

1885-1944

NÉ EN ITALIE, DÉCÉDÉ EN ITALIE

Silvio Trentin est l’une des plus grandes figures de l’antifascisme italien.

En 1910, il devient professeur de droit constitutionnel à l’université de Pise, puis, en 1912, professeur de droit administratif à l’université de Camerino. Il abandonne son poste de professeur pour se porter volontaire pendant la Première Guerre mondiale (d’abord dans la Croix-Rouge, puis, en tant que pilote, sur des avions de reconnaissance), après quoi il reprend sa carrière universitaire.

En 1919, il est élu député pour le parti social-démocrate. Entre-temps, en 1922, il devint professeur de droit administratif à l’Université de Macerata, et ce jusqu’en janvier 1926, année où il quitta l’Italie avec sa femme Giuseppina et leurs enfants pour fuir le fascisme et s’exiler dans le sud de la France, à Pavie, puis à Auch, et enfin à Toulouse, où il ouvre une librairie rue du Languedoc qui devient le foyer d’une grande effervescence intellectuelle et résistante.

Il entre ainsi en contact avec d’autres exilés italiens et antifascistes de toutes les nationalités. Il offre un soutien essentiel aux volontaires de la guerre d’Espagne ; participe activement aux initiatives antifascistes et milite dans la résistance française.

En septembre 1943, il rentre en Italie avec pour se rendre dans sa ville natale, San Donà, afin de coopérer à la libération de la Vénétie et de l’Italie de l’occupation nazie. Cependant, il est arrêté à Padoue en novembre, et est relâché peu après, dans des conditions de santé précaires, pour mourir à l’hôpital, à Monastier (près de Trévise), le 12 mars 1944.

Bruno, son fils cadet deviendra l’une des figures les plus éminentes du syndicalisme italien, tandis que Franca, sa fille, engagée et agrégée d’italien, consacrera ses travaux aux influences croisées des cultures française et italienne et écrit de nombreux articles sur l’enseignement du français, la traduction et la littérature féminine.

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