« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

Du 22 au 27 Novembre 2010

Divers lieux : Bourse du Travail / Place Arnaud Bernard

 

Programmation du festival

FORUM « Chibani-a-s Contrôlées »  animé par le collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s »

| Infos, Rencontres, débats, théâtre-forum… / Place Arnaud Bernard /

 

Dès 16H | Accueil, goûter musical, et convivialité…

17H | « Chibani-as en colère », scène jouée par les retraités immigrés. Suivi de débats, infos sur la lutte des chibanis, projections, expos, films…

 

Depuis plus d’un an, le collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s » se mobilise pour veiller, alerter et sensibiliser autour des conditions de vie indignes, des pratiques discriminatoires et des contrôlées abusifs dont sont victimes les immigrés retraités.

  • Rencontre débat « Les Tsiganes : Une mémoire française » / En partenariat avec le CCPS

Une rencontre autour de la mémoire de l’internement des tsiganes en France durant la 2nde guerre mondiale. Où quand l’actualité nous rattrape…

Avec Emmanuel Filhol (historien, enseignant-chercheur à Bordeaux I, membre du Laboratoire Epistémè et du comité scientifique de la revue Etudes Tsiganes), Jean-Luc Pouyeto (anthropologue spécialisé dans les questions liées à l’alphabétisation et l’insertion des Tsiganes), et Robert Zigler (Président fondateur de l’association tsigane Goutte D’eau, Robert Zigler est responsable d’un terrain familial de Gens du Voyage en marge de l’agglomération toulousaine).

  • Rencontre-débat « Quel rôle pour les acteurs culturels dans les quartiers populaires ? » / En partenariat avec le COUAC (Collectif Urgence Acteurs Culturels)

Echanges avec Geneviève Zoïa (anthropologue) et Laurent Visier (sociologue), auteurs de « La carte scolaire et le territoire urbain ».

  • Rencontre avec Hacène Belmessous autour de son livre « Opération Banlieues, comment l’Etat prépare la guerre urbaine dans les cités françaises. »

Journaliste et chercheur indépendant, Hacène Belmessous explore ici les évolutions de la politique de la ville. Entre 1977 et 2003, elle visait à « réinjecter du droit commun » dans les quartiers d’habitat social. Depuis, une autre politique se déploie discrètement : la préparation d’une guerre totale aux cités, transformées en véritables ghettos ethniques, chaudrons sociaux dont le « traitement » ne relèverait plus que de l’éradication ou de la force armée.

  • Rencontre-débat « Le rôle des artistes : Prendre la parole ou la porter ? »

Echanges avec Saïd (MAP), Madj (Ex-Assassin Productions), Rocé, Mustapha Amokrane.

L’expression artistique est elle nécessairement politique? Si écrire un texte ou une chanson est déjà un acte politique, quelle en est la portée réelle? Avec les artistes présents, il s’agit de discuter des démarches artistiques dites « engagées », du rôle des artistes dans le débat public et politique, et d’échanger sur les expériences.

 

SWING GADJE : De sa voix de ferraille chaude, Arnaud Van Lancker nous conte, dans « la 13e tribu » l’histoire de Sarah, partie d’Egypte il y a 2500 ans à la recherche du bonheur. Poésie de la zone et du voyage, les mots se heurtent, luttent, se déchaînent mais parlent surtout d’espoir. Que ce soit à l’époque du grand pharaon ou de la jungle calaisienne, toutes les Sarah du monde militent pour le droit à l’errance et la terre promise pour tous. Un exode passionné et passionnant dans la frénésie des rythmes tsigano-klezmer auxquels s’ajoute aujourd’hui des emprunts bigarrés et saturés d’émotions. www.myspace.com/swinggadje

 

COMPAS : Musique traditionnelle gitane

 

HK ET LES SALTIMBANKS : Fils d’immigrés algériens établis dans un quartier populaire de Roubaix, Kaddour Haddadi, dit Hk, veut contaminer le monde de ses révoltes, de ses rêves, de sa folie. Entre chanson, hip hop, reggae, rock et world, dénonçant dans la bonne humeur les injustices qui sévissent et qui accablent toujours les mêmes, il est accompagné de ses potes Les Saltimbanks : Seb à la batterie, Eric à la basse, Manu à la guitare, Jeoffey à l’accordéon, Mehdy à la Mandole et Said à la comédie!

 

KARIMOUCHE : une gouaille mi-banlieue mi-Audiard, des sentiments qui n’ont pas froid aux yeux, des mots qui bousculent les mollesses du quotidien, une autodérision délirante… Karimouche veut jouer à raconter des histoires. Elle chante-rappe-parle à la 1ère personne du singulier.Tchatches, papotages, causettes, chants et slams subissent des mues surprenantes sur des beat hip-hop, funk, ou chanson, depuis longtemps trimballés dans son escarcelle.

 

CASEY : Ses débuts remontent à 1997 et montrent immédiatement le refus de toute compromission. Avec le collectif Anfalsh et le 1er volume de « Que D’La Haine », Casey dézingue déjà le colonialisme et le racisme mal digérés des institutions françaises, la misère crasse dans laquelle on laisse macérer les quartiers populaires… Après « Tragédie D’Une Trajectoire » où elle déploie ses rimes cinglantes et son propos intransigeant, la revoilà au front avec son 2e album « Libérez La Bête », qui confirme sans bémol l’exigence de l’une des plus intègres figures de la scène hexagonale. Loin d’être apaisée par la déliquescence et l’égoïsme débilitant de nos sociétés, en attente impatiente d’un monde meilleur, Casey bondit une nouvelle fois à la gorge de ceux qui la répugnent. La bête est lâchée, elle n’est pas

 

BIM BAM PROD : Issus du Clan d’Instinct et de la nébuleuse KMK, la BIM BAM PROD est unie par le même état d’esprit d’engagement et par une volonté commune de faire un Hip-hop respectable et respecté. Profitant du savoir-faire de chacun de ses membres, ce collectif d’artistes toulousains aborde les cultures urbaines sous toutes leurs formes.

 

TOMA : Un style personnel, de multiples influences, une formule guitare-voix, et un chant contestataire… Avec sa plume efficace, son verbe frontal et ses refrains accrocheurs, Toma livre avec « Les bâtisseurs de France » un recueil personnel qui redonne un goût de protestation à la chanson française.

 

ZEP : La «Zone d’Expression Populaire » (Saïdou du MAP et Alee de Rennes) est une petite bombe artisanale et acoustique, bricolée dans l’urgence. Occuper l’espace, prendre la parole, crier, chanter, danser. Exister en refusant l’invisibilisation, l’injonction à la politesse et le chantage à l’intégration. ZEP prône l’insolence et hurle à qui veut l’entendre et à qui ne le veut pas : « On n’est pas là pour plaire, séduire ou convaincre, ici bas, on s’exprime comme on peut, comme on veut ; on résiste avec les moyens du bord ».

 

ROCE : Depuis 1996, Rocé trace son chemin hors des sentiers rebattus du rap français. Né à Bab El-Oued d’une mère algérienne et d’un père argentin d’origine russe, élevé en banlieue parisienne, Rocé n’a jamais pu se contenter d’un seul paysage. Après “Top Départ” et “Identité en crescendo”, il revient avec son 3e album “L’être humain et le réverbère”.

 

APERO MUSCICAL « Hakim me the night » : Itinéraire musical d’un enfant pas gâté

 

SOIREE STARLIGHT avec Pat Angeli :  Pat Angeli découvre la radio et le deejaying dans les années 80, en amateur. Après un passage d’animateur d’abord sur NRJ Cannes, puis dans les années 90 à Paris sur Maxximum, 1ère radio de musique électronique en France, il officie ensuite sur RTL2, puis sur Europe2, où il crée l’émission « Night Fever ». A travers l’émission « Rfm Night Fever » depuis 2004, il épluche les classiques funk d’hier et d’aujourd’hui, de la Motown aux jackson 5, de Stevie Wonder à Marvin Gaye.

  • Carte Blanche aux Indivisibles et aux « Y’a Bon Awards »

Animée par Rokhaya Diallo (Présidente des Indivisibles) et Raphäl Yem (fondateur de Fumigène, journaliste et chroniqueur)

Groupe de militants usant de l’humour pour déconstruire les préjugés ethno-raciaux, les Indivisibles mettent en scène en 2009 les 1ers « Y’a Bon Awards », cérémonie parodique délivrant le palmarès des déclarations médiatiques et politiques les plus racistes. Ils présenteront leur démarche et le Palmarès 2010 de la 2nde édition des « Y’A Bon Awards ».

  • Blanche (Stand-Up)

Blanche, un prénom qui ne vouait pas particulièrement à figurer au Jamel Comedy Club. Pourtant, après la fac, l’artisanat, le social… et quelques participations TV (Le Vrai Journal de Canal + entre autres), elle vient à la scène et au grand public avec le Comedy Club et nous fait le plaisir de venir partager son humour caustique à Toulouse.

  • Magyd Cherfi « Racontages » (Lectures)

Une série de textes à l‘eau de Cologne et au persil dont il nous fait la lecture et qui en disent moins sur lui que lui sur vous … à moins que ce soit l’inverse. Il avoue en public ce qu’il clame en privé. Normal, coincé dans sa gorge un mégaphone qui l’empêche de chuchoter et ses plus intimes rêveries deviennent la cacophonie des machines à vapeur là sous votre fenêtre …

 

Exposition de Nicolo Revelli Beaumont (reporter photographe) | « Fête des Saints Cosimo et Damiano »

Rassemblement Place Arnaud Bernard en soutien à la lutte des Chibani-a-s de Toulouse

De burqua, en guerre des banlieues… d’identité nationale en déchéance de la nationalité, de français d’origines étrangères en roms à expulser. Dans l’année qui vient de s’écouler, le débat public, médiatique, politique nous a encore servi son lot de stéréotypes, et autres boucs émissaires. On se languit du jour ou une manifestation comme « Origines Contrôlées », ne servirait plus à rien, c’est visiblement pas pour cette année. Le débat sur l’autre mais surtout un autre débat est plus que jamais nécessaire, les paroles des militants, des artistes deviennent vitales. Au fond plus jamais c’est d’éducation populaire dont il est question. D’ailleurs au fil des années, le constat d’un secteur culturel et associatif en pleine crise existentielle est flagrant. Ces questionnements semblent bien sur concerner les questions liées à la survie d’aventures associatives précarisées, mais également les questions de sens. A un moment ou l’autonomie des initiatives est un bien précieux, le travail de ces acteurs est de plus en plus confronté à un impératif et à une injonction d’accompagner des politiques sociales et urbaines politiquement sensibles. Derrière, le besoin apparaît de se rapprocher et de formaliser des relations pérennes entre militants associatifs, artistes, acteurs culturels…, et les publics de nos manifestations, pour constituer et créer des espaces de respiration et de résistances. Alors en espérant y contribuer et pour la 7e année consécutive, « Origines Contrôlées » investit la Bourse du Travail et poursuit une démarche singulière de croisement entre expressions artistiques et réflexions autour de l’histoire et de la mémoire de l’immigration, des discriminations et de l’égalité des droits.

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