Pour une histoire des présences maghrébines dans la ville rose de 1945 à 2001.
Ils et elles ont quitté le l’Algérie, le Maroc, la Tunisie… souvent avec tristesse parce que l’on quitte rarement sa famille et la terre qui nous a vu naître par plaisir. Mais il y a toujours un espoir, celui d’un avenir meilleur, pour soi et ses enfants. Il est bon de se dire qu’être venu à Toulouse, c’est du baume au cœur blessé des exilés. Toulouse c’est une ville facile à aimer, on s’y sent vite chez soi. Toulouse a une grande qualité, elle permet d’être toulousain sans tourner le dos à son histoire, sans se renier. C’est ainsi que ces immigrés, ces exilés, leurs descendants sont des toulousains.
« Ô Blédi ! Ô Toulouse ! », « Ô mon pays, Ô Toulouse», c’est cela que veut dire cette exposition.
Bien sur cette histoire n’est pas un long fleuve tranquille, ici comme ailleurs c’est aussi des moments difficiles, des problèmes encore non résolus. Mais c’est devenu leur ville, et la chanson de Nougaro leur hymne.
À travers les récits de vie et de parcours, exceptionnels ou ordinaires, d’hommes et de femmes, qui ont fait Toulouse, comme Toulouse les a faits… Au côté des autres immigrations, avec en toile de fond Toulouse l’Occitane, ils sont aussi l’histoire de Toulouse. C’est dans ce mouvement des identités, dans ce brassage culturel que Toulouse est ce qu’elle est, et c’est dans cette sincérité qu’elle se raconte, pour qu’au total nous fassions patrimoine commun.
Tactikollectif œuvre depuis des années en ce sens, révéler les traces des vies individuelles et collectives, les apports des immigrations, les dynamiques d’échanges culturelles et comme l’a si bien dit Edouard Glissant « changer en échangeant sans crainte de se perdre ». En proposant cette exposition à la Ville de Toulouse, c’est une nouvelle contribution au récit de Toulouse que nous avons souhaité.
SALAH AMOKRANE
Commissaire général de l’exposition