« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

Les quartiers populaires bougent! Ceci est une révélation seulement pour quelques uns…

 

En effet les quartiers populaires souvent stigmatisés regorgent de forces collectives. Le forum des initiatives des quartiers, organisé lors du Festival Origines Contrôlées 2016 a été un espace afin de visibiliser les luttes, les actions et le travail des habitant.e.s des quartiers populaires.

 

La liste des collectifs travaillant dans les quartiers populaires est longue, quelques uns d’entre eux étaient présents pour faire vivre un forum des « initiatives des quartiers populaires » au sein même du quartier des Izards.

 

L’association « Izards Attitude » à Toulouse, « Nous femmes d’ici et d’ailleurs » de Blanc Mesnil, Collectif des parent.e. s d’élèves du quartier du Petit Bart Pergola Montpellier, l’association Solid’ere au Franc-Moisin à Saint Denis, l‘AMIS (Association Mémoire en Image et en Son) de Nîmes, Association de quartier de Clermont-Ferrand et l’association Remem’beur , étaient présent.e.s pour partager leurs expériences, échanger et surtout se rencontrer.

 

Les habitant.e.s s’organisent pour créer une force nécessaire pour lutter face aux problèmes qu’eux-mêmes ont soulevé. Des difficultés sociales ont été pointées, des analyses ont été partagées et des points forts ont été valorisés.

La réalité des quartiers populaires discutée par ceux et celles qui la vive…

Le diagnostic face aux divers problèmes sociaux a été depuis longtemps discuté et réfléchi.  Ali Guessoum de Rememb’eur le résume « on est bien conscient que depuis 40 ans, qu’il y a une faillite du principe d’égalité ».

 

Le débat s’axe sur comment s’organiser et comment lutter face à ce diagnostic.

 

La question de l’autonomie revient souvent. Autonomie face aux organisations politiques et institutionnelles.

 

Tayeb Cherfi, du Tactikollectif, s’appuie sur 40 ans d’expériences en quartier populaire pour conclure sur le besoin d’autonomie.

« On a essayé plusieurs modes d’actions, après avoir tout essayé et comme la République n’a pas voulu entendre tous les messages que nous lançons depuis 40 ans et bien on constate qu’il faut que l’on fasse les choses ensemble et que personne ne nous dise la route à suivre »

 

L’autonomie va de paire avec le fait de déconstruire notre rapport aux experts et apprendre à avoir confiance en nos compétences d’expert.e.s

« On est aussi habilités que les versions dites officielles »

Ali Guessoum

En effet, « on n’a pas besoin des experts quand on voit ce qu’ils font. Je pense que les meilleurs experts sont ceux qui sont ici, qui vivent ici, qui connaissent les réalités du terrain » explique Jean-Noël Robillard de Tv Bruit.

 

Zohra explique que le fait d’enlever aux habitant.e.s leur capacité d’analyse et d’agir est une stratégie politique.

« L’idée du politique c’est de nous diviser, nous dire que l’on ne sait pas faire, qu’on ne peut pas faire et on vous laissera pas faire et nous on est convaincu que l’on ne peut pas »

La question autour de comment créer du collectif est mise en avant.

Zounia s’interroge « Tout le monde a abandonné les quartiers. Aujourd’hui on est dans une logique clientéliste … où chacun essaie de tirer la couverture pour soi et on n’est plus dans la dimension collective, à un moment donné il faut se demander quel est l’intérêt général et comment on fait pour construire ensemble ? »

 

Tarek Kawtari du quartier du Petit Bard à Montpellier lie toutes les questions en soulevant la problématique du pouvoir:

« C’est tout une question de pouvoir. On veut que le pouvoir soit partagé dans nos quartiers ! »

« Les quartiers, ils sont à nous! La maison de quartier elle est à nous! C’est nous qui devons apprendre à éduquer nos enfants, c’est nous qui devons mettre la culture dans nos quartiers, c’est ça notre travail ! C’est à nous de donner à nos enfants l’égalité des chances, c’est à nous de leur donner des ouvertures comme les autres »

 

En effet la vraie question c’est la question du pouvoir, nous dit Zounia.

« L’objectif c’est de le prendre ! Comment on fait ? je n’ai pas la réponse.

Devenir forts là où on est, localement sur la base d’habitants ! »

Lutter, militer, s’organiser mais aussi transmettre…

 

Salah Amokrane du Tactikollectif se demande « Qui joue le rôle de passeur ? d’accompagnant ? Il faut faire le travail de passage, le travail de mémoire du quartier, des mobilisations… ».

Cela fait écho au graphe de Vince sur la place des Izards :

« Les immeubles tombent et les souvenirs restent ! »

Les questions posées et les actions des collectifs présents sont variés, cependant partager nos réalités locales permet de saisir une expérience commune entre les quartiers populaires de France.

 

Des liens entre ces quartiers se créent pour partager ce qu’on a de commun et de divergeant, pour partager les obstacles et les réussites…

 

Zohra invite à « que ça bouge par des petites actions, des manifestations ou bien même la convivialité ! »

En effet, « il va falloir mettre au centre la question des quartiers et des initiatives des quartiers. Il y a des choses qui se passent et il y a des choses qui sont possibles » nous dit Salah.

 

Les quartiers populaires résistent !

Association Izard Attitude

Nous Femmes d'ici et d'ailleurs

Entretien avec Yasmina Aissa Abdi, membre d’Izards Attitude, association toulousaine

durée : 1’21

Collectif des parent.e.s d'élèves du Petit Bard

Entretien avec Zouina Meddour, membre de « Nous Femmes d’ici d’ailleurs », association de Blanc Mesmil

Durée : 2’00

Rememb'eur

Entretien avec Fatiha AIT ALLA et Elouarda AZAKRI, membres du collectif des parent-e-s du quartier du Petit Bard Pergola, quartier de Montpellier

Durée : 4’12

Partager