José Vaz
1959-2018
NÉ AU PORTUGAL, DÉCÉDÉ EN FRANCE
José Vaz est né à Villa Franca de Xira au Portugal, le 4 novembre 1958.
Il quitte sa terre natale à l’âge de 13 ans, pour rejoindre son père exilé politique en France. Très rapidement, il côtoie ces nouvelles cultures qui l’entourent, souvent très différentes de celle dans laquelle il a grandi.
A Toulouse il rencontre de nombreux artistes espagnols qui lui font découvrir leur culture, la musique de Vicente Pradal, la danse de La Joselito, et d’Isabelle Soler.
« C’est mon ami François Bernardi qui m’a présenté toute sa famille, grâce à lui, les portes de la culture espagnole m’étaient ouvertes ».
A partir de là, les rencontres artistiques se multiplient. L’une d’elles fut déterminante, celle avec le peintre italien Belloto Bertolomeo. Il lui apporte les premiers éléments nécessaires à l’évasion de son esprit et de l’envolée sa propre créativité.
A 18 ans il veut tout faire. Il s’initie à l’art dramatique, théâtre et cinéma, danse contemporaine, pose pour de grands photographes, et entre dans le monde de la performance, au travers de multiples expressions. Expression corporelle, groupe de rock, expositions.
Il réalise plusieurs expositions individuelles, participe à de nombreuses expositions collectives et, plus tard, rencontre Armand Gatti qui lui permet de travailler à l’atelier de la création populaire sur des projets d’Hélène Chatelain, Stéphane Gatti et Armand Gatti. C’est de cette rencontre que naît une exposition en hommage à tous ceux qui ont été déportés dans les camps de la mort.
En 1989, il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Toulouse où il dispose d’un atelier pour travailler sous le regard du grand peintre Balbino Giner professeur en option art. C’est à cette période que José Vaz commence à retourner dans sa culture et ses rêves d’enfant, le Toro de Lidia lui manque et il part dans une recherche extrêmement émouvante de cette culture tauromachique. Le résultat est foudroyant, lorsqu’il montre son travaille à l’Espace St. Cyprien de Toulouse.
Il croise aussi Bernard Manciet, poète gascon, qui enrichit l’univers de son expression. De cette rencontre naîtra « Sangre Nueva », un travail plastique autour de la mort du matador.
Durant toutes ces années de création José Vaz aime aussi partager ce travail avec les enfants des cités, il rencontre alors diverses institutions comme Cavale, Vitécri, l’ASEM, la Mairie de Toulouse …, et intervient dans les écoles du Mirail, de Bagatelle, Bourbaki, et des Izards, et autres Centres Culturels des quartiers en difficultés. Il organise des expositions de travaux d’enfants qu’il initie aux arts plastiques et réalise avec eux des fresques dans les écoles. Il défend l’imaginaire des enfants et les aide à voir la vie en couleurs.
José Vaz aime les taureaux, il en est passionné : « J’ai une putain de fièvre pour ces animaux. Une sorte d’amour impossible. J’aime leur force, leur couleur, leur odeur, tout cela m’inspire dans une énergie terrifiante. A chaque fois que j’en peins, j’ai l’impression de je les affronter et… ils me terrifient ». La peinture, la sculpture sont ses propres armes, son langage. Par cela, il fait passer une véritable émotion propre à lui, qui fait voyager à travers des mondes de l’imaginaire.
« Quand je me trouve face à des dizaines de toiles blanches, j’ai l’impression de me trouver face à moi-même. Lorsque je commence à peindre, c’est comme un fragment de l’inconscient qui surgit. »
L’œuvre de José Vaz est un jeune petit chemin plein d’émotions. Son art est empreint d’une histoire familiale, politique et culturelle forte. On y trouve des consonances rebelles, parfois violentes, qui traduisent, avec justesse, sa propre existence. Chez lui expression artistique et vie s’entremêlent.
Après avoir vécu et travaillé à Toulouse de nombreuses années, il installe son atelier sur les bords du Canal du Midi, puis à Revel. Il « s’exile » quelques temps dans la Drôme pour revenir vivre dans le Tarn où il installe son dernier atelier à Graulhet.