« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

Du 12 au 19 novembre 2015

 

  Place Micoulaud, Toulouse

Exposition en extérieur. Animations chaque soir de 17h à 19h.

Dans le cadre du projet « Original Populaire aux Izards », Tactikollectif présente durant une semaine l’exposition « Égalité Trahie, l’impact des contrôles au faciès » en plein cœur du quartier, Place Micoulaud, du 12 au 19 novembre.

En effet, en septembre 2013 est sorti le rapport de l’Open Society Justice Initiative intitulé « L’Egalité Trahie: l’Impact des Contrôles au Faciès ». Celui-ci décrit un véritable problème de société menaçant la cohésion sociale.

« La désignation de « citoyens de seconde classe», suspects de par leur simple apparence; l’humiliation intime et publique ; la peur de contrôles qui pourraient « mal tourner » partagée par des familles et des communautés entières; la perte de confiance envers la police… L’impact de ces contrôles reste largement sous-estimé. »

L’idée que l’activité de la police s’ajusterait au « faciès » de son public ne date pas d’hier. Avant la guerre d’indépendance de l’Algérie, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) dénonçait les « rafles au faciès » menées par la police en métropole à l’encontre des Algériens. A l’époque déjà, l’expression ne désignait pas une pratique réservée à ceux qui avaient le statut légal d’étrangers. L’action policière mise en cause visait des Français – « musulmans d’Algérie » certes, mais jouissant en théorie de l’égalité des droits sur le sol métropolitain – formant une population massivement perçue comme illégitime et potentiellement dangereuse par les pouvoirs publics et une partie des autres Français. Tout au long de ces décennies, la thématique des contrôles au faciès a parfois été éclipsée par d’autres dénonciations des pratiques discriminatoires des forces de l’ordre.

« Mais, depuis le début des années 1980, et notamment à partir de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, elle apparaît comme le principal fil rouge qui relie plusieurs générations de jeunes français·e·s stigmatisé·e·s en raison de la racialisation des représentations et ainsi renvoyé·e·s à une identité supposée incertaine. « 

À partir de 2011, un ensemble d’associations et de syndicats (dont une partie se regroupe dans un collectif nommé «Stop le contrôle au faciès») lance une série d’actions médiatiques mais aussi judiciaires, contribuant ainsi à raviver le débat. La cour d’appel de Paris a d’ailleurs condamné mercredi 24 juin l’Etat français pour « faute lourde » dans cinq cas de « contrôle au faciès ».

En s’appuyant sur l’exposition « Égalité Trahie », Tactikollectif propose donc aux citoyen-ne-s, des Izards et d’autres quartiers, de s’interroger sur ces pratiques discriminatoires et plus largement de se questionner sur la question de la jeunesse dans l’espace public, etc.

Un stand sera tenu chaque jour de 17h à 20h sur la place Micoulaud, proposant des outils pédagogiques, des temps d’animation musicale ainsi que de la documentation afin d’échanger sur le sujet.

L’exposition aura lieu à la sortie du métro Trois Cocus, sur la place Micoulaud. Ce lieu de passage permettra la venue de nombreux·ses habitant·te·s du quartier d’une part, mais facilitera aussi la venue de toute personne extérieure, afin de pouvoir échanger sur ces questions. C’est une mise en scène de témoignages écrits et de portraits photographiques à travers une scénographie qui reprend les codes électoraux.

Les oeuvres photographiques sont réalisées par Ed Kashi, photographe talentueux reconnu mondialement pour son regard puissant et humain sur les réalités qu’il documente.

En clôture de cette semaine d’exposition, une soirée projection-débat-concerts est organisée jeudi 19 novembre 2015 au Métronum, avec La Rumeur, Zone Libre Polyurbaine, et Le Substitut.

Partager