« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

« Depuis la dernière édition du festival « Origines Contrôlées », la succession d’événements dramatiques, avec des attentats dans de nombreux pays dans le monde et en France, ont profondément bouleversé nos consciences et nos sentiments. Nous sommes, à chaque fois, saisis d’effroi et de tristesse, mais aussi de sentiments de révolte.

Face à ces situations, nous ne devons pas renoncer à préparer l’avenir, à prendre notre part si modeste soit-elle dans la défense d’un idéal de société, de justice, démocratique et mélangée.

Continuons d’être de celles et ceux qui refusent que le débat politique se fasse sur les clivages identitaires.

Accepter et se réjouir, de la créolisation du monde et de nos sociétés, est la plus sérieuse façon de répondre à ceux qui veulent nous mettre dans les cordes des identités fantasmées et manipulées. Tout, dans cet air du temps maussade, semble nous marginaliser, nous qui savons que c’est le mouvement des identités, et les identités en mouvement qui construisent un pays réel. Certes c’est un mouvement qui ne dit pas son nom, c’est pourtant un mouvement quotidien et puissant, qui fait l’essentiel des expressions citoyennes, artistiques et culturelles, tous les jours. C’est aussi un mouvement mondial. Alors autant le revendiquer, et affirmer que le véritable combat à mener est celui des imaginaires. Celui qui permettra de gagner la bataille des idées.

Pour cela, nous n’avons d’autres moyens que d’occuper l’espace, physiquement et symboliquement ; nous n’avons d’autres moyens que de réduire l’écart entre la réalité vécue et les discours politiques sur l’état de la société multiculturelle.

En disant cela, pas d’angélisme, c’est de notre expérience acquise au quotidien dans les quartiers populaires et ailleurs que nous tirons cette conviction.

Tous les jours, nos actions nous démontrent les possibilités, les potentialités en germe, les capacités de mobilisation et d’appropriation du quotidien et du politique. Le plus difficile aujourd’hui ce n’est pas de faire, mais de lever les scepticismes que nourrissent de longue date les discours politiques de notre pays.

Pendant quelques jours, à la Bourse du Travail de Toulouse, et dans les quartiers nord, nous dirons notre réalité.

Dire cette réalité, ce n’est pas promettre le paradis, mais pas l’enfer non plus. »

 

 

Le festival est dédié à Jacques Raffani

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