« Changer en echangeant sans craindre de se perdre. » Edouard Glissant

Être libre, c’est commencer par être libre dans sa tête, puis dans sa parole, dans ses gestes, dans son travail, avec les siens, avec son entourage etc… Enfin être libre, c’est être bien moralement et physiquement.”

Bakhta KHALFI

Hadja Bakhta Sabilella KHALFI 

1947-2018

NÉE EN ALGÉRIE, DÉCÉDÉE EN FRANCE

Lors de l’indépendance d’Algérie Bakhta n’a que 15 ans. Orphelines, sa sœur Touatia et elle s’engagent dans le militantisme. Touatia rejoint l’organisation des femme, Bakhta rejoint la jeunesse FLN. Depuis, Bakhta n’a cessé de militer. A 17 ans, elle intègre un groupe de volontaires dans un chantier humanitaire dans les Aures (montagnes algériennes, cœur de la guerre de libération). C’est là qu’elle commence son action en faveur des femmes et des enfants. Elle poursuit ainsi son engagement dans diverses missions humanitaires, portant toujours une oreille attentive aux situations des femmes. En même temps, elle travaille comme opératrice de téléphone.

Au moment de la décennie noire, qui éclate au début des années 90, Bakhta quitte l’Algérie pour s’exiler en France, à Toulouse, où elle ne tarde pas à rejoindre le milieu associatif.

Après les émeutes de fin 1998, dans le quartier du Mirail, lors de la mort du jeune Habib, les femmes allaient à la rencontre des habitants de tous âges, pour les aider à sortir de leurs peurs, et libérer la parole, Bakhta en fait partie. Suite à cela, en 2001, elle fait une formation de médiatrice dans le but de créer une association. Son objectif est d’être au plus près des habitant-e-s et avoir les moyens de répondre à leurs besoins.  Elle a ainsi pu se rendre compte de la nécessité d’avoir un lieu où les femmes puissent trouver des interlocutrices attentives à leurs problèmes et disponibles. Ainsi, Bakhta se retrouve ainsi en responsabilité de la jeune association Bell’Arc-en-ciel.

Depuis qu’elle rejoint le milieu associatif à Toulouse, elle n’a cessé de le dynamiser. Pendant plus de 18 ans elle a fait de l’entraide aux plus démunis son cheval de bataille. La fraternité, le vivre ensemble, l’accueil, la convivialité, mais aussi faciliter l’expression des femmes et mettre à jour leurs capacités, leurs richesses, Bakhta le faisait quotidiennement.

Figure emblématique du Mirail, très engagée dans la vie citoyenne et associative de Toulouse, elle est aujourd’hui commémorée comme une femme qui inspirait respect et considération au sein de sa communauté et de tout le mouvement caritatif.

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